portefaix

portefaix

portefaix [ pɔrtəfɛ ] n. m.
porte-faix 1538; portefays 1270; de 1. porter et faix
Anciennt Celui qui faisait métier de porter des fardeaux. porteur. « On se trouve là au quartier général de plusieurs centaines de porte-faix » (Stendhal).

portefaix nom masculin (de porter 1 et faix) Vieux. Homme dont le métier était de porter des fardeaux. Littéraire. Homme grossier et brutal : Parler comme un portefaix.

⇒PORTEFAIX, subst. masc.
Vieilli. Celui dont le métier consiste à porter des fardeaux. Synon. mod. porteur. Portefaix arabe, de Colombo; société des portefaix de Marseille; portefaix chargé de paquets. L'éternel portefaix, courbé, traînant et tirant, tête basse, sans regarder le ciel, sans penser, sans s'élever jamais à l'invention (MICHELET, Oiseau, 1856, p. 298). [La diligence] était assaillie par un troupeau de portefaix qui se disputaient les bagages, et vomissait de ses flancs jaunes des gens engourdis (VALLÈS, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 57). V. fardeau ex. 1 :
Greatauk vit déboucher du palier une longue file de portefaix, qui venaient décharger dans la salle leurs crochets lourds de papiers, et il aperçut l'ascenseur qui s'élevait en gémissant, ralenti par le poids des dossiers.
A. FRANCE, Île ping., 1908, p. 282.
[Comme terme de compar.]
♦ [Aspect physique, vigueur] Taillé comme un portefaix, avoir des mains de portefaix; allure de portefaix. M'allongeant un grand coup de coude, elle me jeta à bas avec une vigueur qui eût fait honneur à un portefaix (MUSSET, Hist. merle bl., 1854, p. 66). Très grand, taillé en force, avec des épaules de portefaix, ce géant se mit tout à coup à fondre et à s'affaisser sur lui-même (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 249).
♦ [Comportement jugé grossier] Injures, langage de portefaix; parler comme un portefaix. Alors seulement il [Jansoulet] se souvint qu'il l'était [homme public]. Qui s'en serait douté à le voir ainsi essouflé et tête nue comme un portefaix qui sort d'une rixe sous les regards avides, railleurs à froid, du rassemblement en train de se disperser? (A. DAUDET, Nabab, 1877, p. 56). Un banquier, un notaire, un avocat s'insultaient comme des portefaix (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 284).
P. métaph. [Rois] (...) Je vous dis seulement que ce vil portefaix, Votre siècle, commence à trouver vos altesses Lourdes d'iniquités et de scélératesses (HUGO, Légende, t. 1, 1859, p. 386).
Prononc. et Orth. :[]. Ac. 1694 : portefaix; 1718-1762 : porte-faix; dep. 1798 : portefaix (id. ds LITTRÉ, Lar. Lang. fr.). ROB. : porte-faix (vx) ou portefaix. V. porte-. Étymol. et Hist. 1. Ca 1271 « celui qui fait métier de porter des fardeaux » ici nom propre Benvenu Portefays (Cens et rentes dus au comte de Poitiers à Niort au XIIIe s., éd. H. Clouzot, Paris et Niort, 1904, p. 46); 1332 porteffais (Proc. crim., ap. DENYS D'AUSSY, Reg. de S.-Jean d'Angely, I, 107 ds GDF. Compl.); 1538 porte-faix (EST.); 2. 1845 « homme brutal et grossier » (BESCH.). Comp. de l'élém. de compos. porte- et de faix. Fréq. abs. littér. :133. Bbg. QUEM. DDL t. 17.

portefaix [pɔʀtəfɛ] n. m. invar.
ÉTYM. 1270, portefays; de porte-, et faix.
Anciennt. Celui qui faisait métier de porter des fardeaux. Coltineur, 2. crocheteur, faquin (vx), 3. fort (cit. Nerval), porteur. || Charge; bretelle, bricole (1.), crochets, hotte de portefaix. || Travailler comme un portefaix, beaucoup, durement (→ Géhenne, cit. 5).Robuste, grossier comme un portefaix. || Des épaules de portefaix. || Avoir des manières de portefaix, brutales, vulgaires…
1 On se trouve là au quartier général de plusieurs centaines de porte-faix, gens qui se font compter à Marseille; on les voit fort occupés à embarquer et à placer sur des charrettes des marchandises de tous les pays (…)
Stendhal, Mémoires d'un touriste, t. II, p. 263.
2 — Prends garde, murmura-t-il, c'est fragile. Mais elle haussa les épaules. Il lui croyait donc des mains de portefaix !
Zola, Nana, XIII.
On écrivait aussi : porte-faix.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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